Association des enfants de l'Abbé Garin

Les témoignages

Nom : michel Jambot | Posté le : 03/11/2025


Témoignage :

Issu d'une famille de cinq enfants et de parents irresponsables, nous avons tous été placés par la DASS de Bourges, séparé de ma famille je suis arrivé chez l'Abbé Garin en 1962 à l'âge de 7 ans.
A ce moment-là, je n'aurai jamais imaginé ne plus les revoir du tout. Aujourd'hui encore, la peur de l'abandon me hante toujours.
Je suis reconnaissant envers l'Abbé Garin, qui malgré la dureté de l'époque, a consacré sa vie, ses biens, sa fortune pour sauver des centaines d'enfants comme moi.
Lorsque j'ai eu des problèmes de santé, jambe cassée, rhumatismes...il m'a trouvé un centre pour me faire soigner pendant 9 mois à Aix-en-Provence.
Il m'a aussi trouvé une famille d'accueil ou j'étais l'enfant le plus heureux. J'ai cru pouvoir être adopté mais impossible car mes parents encore vivants étaient responsable de moi INCROYABLE.
A 14 ans, il m'a pris sous sa responsabilité au lieu de m'envoyer à Bourges car il connaissait ma situation familiale catastrophique. L'Abbé Garin m'a trouvé un apprentissage dans la photographie à Albertville ou j'ai fait une très belle carrière.
Lors des vacances d'été et de Noël, nous attendions dans la cour, droits comme des "i" l'appel de notre nom dans l'espoir de partir dans nos familles.... et bien non, je suis resté au milieu de la cour avec des copains, en vain, et cela a duré 10 ans. Je ne souhaite cette situation à personne.
De nos jours, les enfants s'entretuent dans les rues, à l'école, massacrent leurs professeurs, où est la discipline !!!
L'Abbé Garin nous a enseigné la droiture, le respect des autres, ce qui manque cruellement aujourd'hui. Tous les enfants de l'Abbé Garin se sont battus pour intégrer la société et ont réussi grâce à lui.
Madame Davigo m'a demandé mon témoignage, ma réussite ne l'intéressait pas, il fallait du scandale et des larmes. Sans aucune gêne, elle m'a demandé si mon nom pouvait paraître dans le générique, j'ai refusé évidemment.
J'ai eu des problèmes dans la vie et j'ai toujours essayé de trouver une solution. Je n'ai jamais accusé l'Abbé Garin comme responsable de mes échecs.
Nous sommes tous responsables de nos actes.
Nous n'avons pas été épargnés par la vie, mais ce documentaire a saccagé et sali nos souvenirs de jeunesse et nous a divisés.
Tout ce qu'il a fait pour moi l'a reproduit pour des centaines d'enfants. MERCI

Nom : Gateau Danielle | Posté le : 01/11/2025


Témoignage :

1968 : j’arrive à Mercury. Mes voisins me parlent du Centre Belle Etoile. Je rencontre l’Abbé Garin dans la cour du Centre. Il me propose une petite classe de remise à niveau. Je suis très inquiète et pourtant, c’est le début d’une incroyable expérience.
D’abord découvrir les enfants : l’Abbé Garin ne parle pas de leur passé : ce sont des enfants comme les autres. Au début, je vais les trouver râleurs, exigeants, compliqués et facilement bagarreurs. Le contact s’établit pourtant. Quand j’arrive avec mes enfants, 3 et 5 ans, ils sont contents de s’amuser avec des petits ! Comme une famille ! Colette Chastel me donne des super livres pour les dyslexies et autres difficultés d’apprentissage. Ils sont heureux de faire des progrès. Moi aussi, j’apprends beaucoup !!
En 1968, on parle de grippe asiatique ! L’Abbé Garin me répond, serein « on ne l’aura pas ici » !!! Il est conseillé par un ancien médecin militaire qui monte effectivement au Centre : le cross du matin, avant de manger, remet le corps en action AVANT la digestion ….d’où une meilleure santé ! C’est donc ça la raison du cross du matin ? Je ne demande pas la preuve scientifique mais c’est vrai que nous n’aurons pas la grippe au Centre ! De même, les théories pour le froid : plus on se protège et plus on devient fragile ! C’est vrai que les chambres, en Savoie, ne sont pas chauffées !
Finalement, les enfants du Centre ressemblent bien aux petits savoyards de l’époque qui courent les chemins pour aller à l’école, gardent les vaches, aident aux foins et aux ramassages … et connaissent une rude discipline. Comme eux, ils ont les skis en bois et les fixations à lanières …Par contre, pour la télévision et les séances de cinéma, le Centre est en avance ! Et au Certificat d’Etudes, ceux de Mercury sont souvent les meilleurs, preuve que tout est possible malgré les difficultés de l’Internat et l’absence, souvent, du soutien familial.
Le film « les Oubliés de la Belle Etoile » apparait alors comme une fiction racontée par quatre « acteurs ». Est-ce un documentaire ? « Les traces de ces années n’existent pas » dit la réalisatrice dans un journal … « on croit savoir que l’abbé a été condamné par la Justice …mais je n’en ai pas trouvé la trace » Alors, Vrai ou Faux ??? Peut-on raconter n’importe quoi sur quelqu’un disparu depuis 50 ans ??
C’est un coup de tonnerre pour les habitants de Mercury, pour la famille, mais surtout pour les anciens pensionnaires. Pour écrire leurs témoignages, Ils ont choisi le nom de leur Association
« Les enfants de l’Abbé Garin »

Nom : Clemençon Renée | Posté le : 29/10/2025


Témoignage :

De septembre 1959 à juillet 1970 j'ai été institutrice au Centre Belle Etoile dirigé par l'abbé Albert Garin à Mercury .

Logée et nourrie au centre , je partageais au plus près la vie des enfants , en classe bien sûr mais aussi pendant les activités extra scolaires : promenades par tous les temps , jeux dans la nature , études avec aide aux devoirs, courrier aux parents , théâtre ,vaisselle après les repas, douches .
Ces tâches se faisaient avec les enfants , elles nous permettaient un contact différent et amélioraient beaucoup l'ambiance en classe .

Les enfants étaient placés jusqu'à 14 ans .En classe on suivait le programme de l'éducation nationale, le but était de les amener jusqu'au certificat d'études .Après des parcours scolaires souvent chaotiques le Centre offrait aux enfants un cadre stable , une discipline stricte pour combler leurs lacunes en classe et vivre en communauté .
Réussir le " certif " était une fierté. Beaucoup ont été fiers.

La discipline était stricte mais semblable à celle du lycée que j'avais fréquenté .Elle nous permettait de faire correctement notre travail .Au réfectoire j'ai partagé pendant 11 ans les mêmes repas . Je n'ai pas souffert de la faim .Je faisais partie d'une famille dont l'abbé Albert Garin était le père .Pas un papa poule , non , juste un père .

Mon vécu ne correspond pas du tout à ce qui est raconté sur internet , dit dans le film" les Oubliés de la BelleEtoile" , publié dans le journal .Il y a des affirmations grotesques , impossibles , proférées par une vingtaine de personnes.
Pendant mon séjour au centre j'ai eu environ 300 élèves en charge , j'en revois encore quelques uns cinquante ans plus tard .Bien sûr j'ai oublié leurs noms mais pas la vie passée ensemble . Mon témoignage est pour vous mes anciens élèves .

Nom : Hacen Azizi | Posté le : 27/10/2025


Témoignage :

Mes parents venaient d’Algérie. Mon père s’est engagé dans l’Armée Française en 1944 chez les harkis jusqu’en 1953. Puis il est venu en France avec sa femme et ils ont eu 4 enfants nés à Lyon Je suis le troisième de la famille
Malgré un bon travail, la vie familiale était difficile, nous trainions dans la rue, la famille était peu chaleureuse et désorganisée et l’instituteur a fait un signalement. Tous les enfants ont été placés par la DASS.
Mardi 4 juillet 1967, je suis arrivé au Centre Belle Etoile à Mercury avec mon père J’avais 10 ans Je me suis senti abandonné à mon sort : absence totale de la famille, pas de lettres, pas de colis, pas de visites, ça me donnait juste envie de chialer. Pour survivre, Il fallait que je me fonde dans le groupe…
Tout était minuté et obligatoire : les douches, le change des vêtements, les balades, les jeux, le sport … avec le travail de la classe bien sûr et une grosse pression pour avoir de bons résultats scolaires. Les activités m’intéressaient. Je regrette maintenant que l’Abbé Garin n’ait jamais eu l’occasion de me parler personnellement. On le voyait toujours occupé et distant.
A l’époque, c’était plus sévère que maintenant.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu faim. Nous mangions bien. Nous pouvions boire à volonté Pour le goûter, pain, chocolat ou pâte de fruit et une boisson : l’antésite. Il y avait aussi les jours de fête, les goûters à Tamié… avec le fromage ! Les balades en montagne, les jeux organisés au Fort de Tamié m’ont donné le goût du sport. J’ai bien aimé aussi faire du Théâtre avec Renée Clémençon
Je suis fier d’avoir eu mon CAP de Serrurier, fier d’avoir pu travailler pour avoir une vie normale et des amis. Mon passage à la Belle Etoile m’a permis d’avoir du caractère et de la personnalité, ce qui m’a servi toute ma vie. J’ai gardé le goût du sport et j’ai fait beaucoup de marathons et de trail.
Actuellement je suis à la retraite à Albertville. Je ne comprends pas le film « les Oubliés de la Belle Etoile » qui ne reflète en rien ce que j’ai connu, tant pour les maltraitances décrites que pour l’évocation de viols.Je pense que j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir vivre normalement. Hacen Azizi
Octobre 2025





Nom : Rabouille Alain | Posté le : 27/10/2025


Témoignage :

Enfant de Mercury ( je suis ) et pourtant cela ne m a jamais traumatisé pour autant .Ceci dit je ne comprends pas le fait délirant de dénigrer l action du bien fondé du bien du site la belle Etoile construit par l Abbé Garin .
Ce sont tous ses enfants une famille qui s est construite au fil du temps .
mes anciens amis au nombre de trois plus moi
sommes devenus des personnes qui malgré le fait
d avoir connu le centre la Belle Etoile
ont su s intégrer dans la société normalement
sans souci de comportement
personnellement je ne dénigrerais jamais ce L Abbé Garin ainsi que son institution au services
de tous ces enfants égarés.
si le temps ne me manquait pas j aurais écrit
un livre sur tout cela .Voila j ai commencé ma vie avec cette ETOILE et la finirai avec elle .

A tous les enfants...LES ETOILES DE L ABBE GARIN
Prenez soin de vous et la nuit venu levez
la tete toutes ces taches blanches dans le ciel
C EST NOUS

Nom : Fabien TERRAZ | Posté le : 21/10/2025


Témoignage :

Mon expérience au centre Belle Étoile se déroule de juin 1966 à octobre 1971, période durant laquelle j'ai été moniteur et ai pu observer directement le fonctionnement de cet établissement. Je n'avais pas encore vu le film en question, mais les propos que j'ai entendus à son sujet m'ont paru surprenants. Je tiens à témoigner que l'abbé Garin et l'ensemble du personnel avaient un objectif clair : prendre en charge les enfants et leur offrir la meilleure éducation possible pour faciliter leur intégration dans la société. Cela se faisait par l'application d'une discipline bienveillante.
Même si, aujourd'hui, cela peut sembler sévère, il n'y avait aucune forme de maltraitance, et surtout pas de traumatismes suite à leur séjour à la Belle Étoile. Cependant, après avoir visionné le film, j'ai des doutes sur la véracité de certains propos rapportés. Je ne nie pas la souffrance éventuellement ressentie par certaines personnes, mais les déclarations contenues dans le film me semblent être l'expression d'un groupe qui a développé une opinion négative sur une personne.
Il est fréquent qu'un groupe choisisse un bouc émissaire pour canaliser des frustrations internes, permettant ainsi de se concentrer sur une cible unique. Une rumeur, qu'elle soit fabriquée ou exagérée, se propage rapidement, et ceux qui y croient cherchent à en trouver des preuves. Une fois qu'une opinion négative est formée, elle est renforcée par la répétition et le soutien mutuel entre les membres du groupe. C'est exactement ce que montre le film, et ceux qui s'opposent à cette vision craignent d'être exclus ou rejetés.
Pour réaliser un film, il faut du contenu captivant : la réalisatrice du film, a perçu une opportunité avec ce sujet. Son objectif n'était pas de rechercher la vérité mais de recueillir des témoignages percutants pour émouvoir les spectateurs. Cela, même si cela impliquait de renforcer des accusations de maltraitance et d'abus sexuels. Les émotions engendrées servent à garantir une rentabilité pour le film et à justifier des dédommagements réclamés par les protagonistes, tel qu'illustré dans le film.
L'affaire Bétharram est devenue un outil publicitaire puissant. Je suis néanmoins satisfait de voir l'association "Les enfants de l'Abbé Garin" œuvrer pour rétablir la vérité, offrant une perspective objective et fondamentalement différente de celle présentée dans le film .

Nom : drahi josette née garin josette | Posté le : 19/10/2025


Témoignage :

Bravo et merci à ces anciens de la "belle étoile" qui veulent rendre hommage et réhabilité la mémoire de mon oncle l'abbé Garn.J'aitravaillé au centre de létanche en 1964 et 1966 avec les enfants de 6 à 10 ans et jamais je n'ai vu de maltraitanes.
Depuis l'age de 31ansl'abbé a consacré sa vie et son patrimoine à ces malheureux enfants souvent abandonnés par leurs parents.
josette Garin

Nom : Stump Jean-Pierre | Posté le : 17/10/2025


Témoignage :

Centre : ‘‘La Belle Étoile’’ Mercury. 1955-57.

J’ai bringuebalé toute mon enfance entre Dépôts, Foyers et Familles d’accueil. Ces dernières ont été, pour des raisons diverses toujours difficiles, s’ajoutant aux rejets des villages par ailleurs très inventifs à nous railler : têtes brûlées, bâtards, tarés... Nous n’existions pas, sinon comme larbins et nous attribuer tous les malheurs de la Terre. À 12 ans, et suite à un cumul d’incartades, de rebellions, je suis expédié au Centre ‘‘ La Belle Étoile’’. En 2025, sort un film à charge contre l’Abbé Garin, son œuvre. Je l’ai vu, sidéré par sa construction si orientée, si réductrice.

Ce que j’ai ressenti et retiens de mes séjours à La Belle Étoile.
Accueil à la tondeuse, puis la lingerie où je dois rendre toutes affaires personnelles. Éjecté alors au réfectoire en attente des retours de promenades, ce qui me terrorise déjà. On les dit féroces, terribles ! J’attends, somnole quand soudain les voilà ! Cris, disputes, rires, shorts et cheveux courts, tous comme moi ! Aussitôt ma peur cède à la sensation qu’ils sont déjà mes frères, ma vraie famille. Ce sentiment se renforcera au contact d’un personnel mixte qui, avec l’Abbé, s’activent à créer un climat familial. Avec fermeté, rigueur mais égales aux pratiques éducatives des années 1940-60. Cependant une famille de 60-80 enfants déjà cabossés par la vie, n’était surement pas simple. J’en ai partagé la vie, la rigueur mais, au Centre, je ne me suis jamais senti bâtard ni taré, seulement Enfant d’une grande Famille.

Que dire des faits dénoncés par les ‘‘Oubliés de la Belle Étoile’’?
Me concernant, j’affirme n’avoir jamais été giflé, battu ou abusé. Je n’en dirais pas autant pour certaines de mes familles d’accueil. Si des abus ont existé j’en n’ai jamais entendu parler. Je pense aussi que c’était peu réalisable. Pourquoi ?
- Par la vie constante en collectivité sans espaces privés, même en dortoirs.
- Entre nous, tout se disait, se savait et si des camarades, victimes de tels abus, n’auraient pas osé le dénoncer nous nous en serions chargés.
- Enfin, je ne vois pas l’Abbé Garin tolérer et couvrir de tels agissements de son personnel. Sans compter les regards des intervenants locaux, de la municipalité de Mercury et des Services départementaux à l’Enfance de Chambéry.

L’Enfer au Centre de Mercury !?
Comment comprendre alors qu’en 1956, je m’évade d’une famille pour me réfugier chez l’Abbé. Trois fois elle revient me rechercher, trois fois je refuse*. De même ce camarade qui, replacé dans sa propre famille, s’en évade aussi pour revenir au Centre*. Six décennies passées et je n’ai toujours qu’un mot à dire : Merci à toutes celles et ceux qui nous ont permis de survivre. Ce qui ne veut pas dire tout excuser. Jean-Pierre Stump-2025 * Faits archivés Dossiers DDASS et Préfecture de la Savoie.

Nom : Jeannerot | Posté le : 14/10/2025


Témoignage :

Sans être le club med, la Belle Étoile était loin de ressembler à ce que certains ont appelé un camp de concentration ou une maison de correction
Présent de 1962 à 1969, je ne me souviens pas d’avoir eu faim, sans manger la gamelle des chiens.
Si parfois la discipline était Contraignante, elle ne dépassait pas le cadre de ce qui était acceptable pour une collectivité .
Certains des monos étaient recrutés sans diplômes, ni même d’expérience, d’autres étaient issus de la pension, et c’étaient pas les plus mauvais.
L’école était de bonne qualité, beaucoup de premiers du canton au certificat d’étude sortaient de la Belle Étoile.
Le centre n’était pas un centre de redressement, certains des enfants venaient de Lorraine, d’autres de la région Rhone-Alpes, certains pour des problèmes familiaux, d’autres étaient orphelins, d’autres comme moi, pour des problèmes de santé.
Sans doute y a t’il eu des problèmes, mais pas au point rapportés par certains.
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